Exposition accessible jusqu’au 30 décembre 2018
du lundi au vendredi, de 9h00 à 18h00
le samedi sur rendez-vous
Djos Janssens expose au Musée en plein air du Sart Tilman. L’installation a été créée au cœur de l’ancien restaurant universitaire. Le bâtiment B8 abrite aujourd’hui la « Maison des Etudiants » de l’ULiège et a pour vocation de devenir un lieu de vie : le bâtiment a d’ailleurs un peu la structure d’un cœur, avec ses alvéoles et ventricules, ses circulations multiples. Il abrite aussi une salle de spectacle entièrement rénovée, des salles d’études, des cafeterias, une libraire point-presse, le magasin des Presses Universitaires de Liège et le secrétariat du Musée en plein air.
Djos Janssens investit deux espaces du 2e étage, à proximité des salles d’études. Le travail exposé au Musée en plein air a été conçu dans le cadre de la Triennale Internationale de Design de Liège, organisé par la Province de Liège. Le thème de l’édition 2018 est « Fragilitas » et s’articule sur le thème de la fragilité et de la précarité, de la responsabilité éthique et de l’engagement du secteur créatif en termes de participation sociale.
Vortex – Cortex est une exposition avec deux volets, comme les hémisphères du cerveau et de la Terre, les ventricules et oreillettes du cœur ; Temporay Isolation Part 1 est installé au Musée en plein air du Sart Tilman ; Temporary Isolation Part 2 est installé au Gouvernement aan de Maas, le siège du gouvernement de la province du Limbourg néerlandais à Maastricht.
Le dispositif créé par Djos Janssens au 2e étage de la Maison des Etudiants s’articule lui aussi sur un bipôle : deux chambres, comme deux refuges, de part et d’autre du vaste espace de l’ancienne cuisine du restaurant universitaire. Deux chambres de réflexion/contemplation, l’une a la blancheur et la lumière crue d’une salle d’opération, l’autre est plongée dans la pénombre d’une caverne initiatique. Le spectateur est invité à aller de l’une à l’autre, dans la lumière ou l’ombre. Le parcours est spatial et devient celui d’une pensée, qui chemine et que l’œuvre met en mouvement. Djos Janssens maîtrise parfaitement ce jeu de mise en situation : il met en œuvre des éléments d’une démonstration « ouverte », ce n’est pas un discours aux sens certains, plutôt des fragments choisis d’une Weltanschauung interrogative. Chacun peut s’y investir : l’œuvre est formellement très épurée et suscite pourtant un bouillonnement sémantique. Par un jeu subtil d’oppositions et de croisements (cœur/cerveau, individu/cosmos, etc), l’artiste met en place des fragments d’un discours amoureux, qui tisse des liens entre les éléments d’un couple, les individualités qui le constituent et les interactions que cette relation entretient avec son biotope, au sens premier et le plus général du terme.
Vortex Cortex peut aussi être lu comme une réinterprétation du jeu complexe des combinaisons et relations du Macrocosme et du Microcosme. De Démocrite à la Renaissance, les correspondances entre l’Homme et le Monde constituent un schéma organisationnel très prégnant, à valeur « englobante » et générateur d’équilibre. La science moderne a balayé cela : en objectivant le réel, le discours scientifique producteur de techniques efficaces a effacé les sentiers qui couraient entre les mondes.
C’est ce dialogue que Djos Janssens restaure, et il s’inscrit quasi naturellement dans le thème de RECIPROCITY DESIGN.LIEGE 2018. Tous ces fils que Vortex Cortex tisse deviennent un fin filet capteur d’émotions, aussi fragiles qu’un miroir, qu’un glacier qui fond, qu’un cœur qui se brise de chagrin, qu’un souvenir douloureux qui s’avive ou s’éteint. L’art peut être aussi et quelques fois une médecine.
Jean Housen
Conservateur du Musée en plein air
Commissaire de l’exposition Vortex-Cortex. Temporary Isolation Part 1 / Djos Janssens
Une présentation de l’exposition (environ ½ h) au Musée en plein air est possible, sur rendez-vous, de préférence les mercredis ou vendredis, entre 9h00 et 17h00.