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Le Pâtre

Bronze,
h. 340, L. 93, l. 54,5 cm,
1956

Au milieu des années 1950, l’Etat belge rend hommage à l’explorateur britannique Stanley (1841-1904). Un monument est érigé à Léopoldville (Kinshasa) à ce pionnier de la conquête coloniale, qui contribua à jeter les bases de ” L’Etat indépendant du Congo ” voulu par Léopold II. Le monument présente la statue de Stanley sur un vaste soubassement architectural, où l’Etat belge souhaitait que soient représentées en bas-relief les sept provinces de leur colonie. La commande des sept bas-reliefs échoit à Idel Ianchelevici. Invité à se rendre sur place, le sculpteur modifie le projet, crée des niches dans l’architecture existante ; la ronde-bosse s’impose. Trois monumentales figures d’Africains représentant les piliers fondamentaux de l’économie traditionnelle vont prendre dimension et volume : le pâtre, le pêcheur et le chasseur. La force du symbole de l’indigène ainsi magnifié est grande. Il ne s’agit pas ici d’une quelconque représentation d’esclave noir au corps d’athlète ou de ” bon nègre ” soumis ou révolté, thèmes véhiculés depuis des décennies, mais bien celle de l’homme africain dans une dignité enfin reconnue et célébrée. Les Congolais ont compris le message ; alors que les grandes figures de héros coloniaux ont depuis longtemps disparu du paysage urbain de Kinshasa, ces trois statues sont toujours en place.

Idel Ianchelevici

Léova (Bessarabie), 5 mai 1909 – Maisons-Laffite (France), 28 juin 1994

Arrivé à Liège en 1928, Ianchelevici obtient en 1933 le premier prix de statuaire à l’Académie des Beaux-Arts de Liège. Il s’établit d’abord à Bruxelles, puis à partir de 1950 à Maisons-Laffitte en région parisienne. Sa carrière est jalonnée d’importantes commandes officielles, sculptures monumentales et portraits. Ses expositions en Belgique (e. a. aux biennales du Middelheim à Anvers, en 1934 et 1945, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et, en 1952, au Musée de l’Art wallon à Liège) ; aux Pays-Bas, en France (régulièrement aux salons de la Jeune sculpture française) sont toujours remarquées. Le plongeur de 1939 (Liège, Exposition internationale de l’Eau), L’appel de la même année (La Louvière), Le résistant de 1947 (pour le monument national aux prisonniers politiques du Fort de Breendonck) et Le verbe de 1955, présenté à l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958, sont quelques témoignages de sa maîtrise du monumental.


 

Depuis 1997, le Musée en plein air organise le Prix Triennal Ianchelevici, créé à l’initiative de l’association sans but lucratif “Les Amis de Ianchelevici”.