Proposition du Musée d’art contemporain en plein air du Sart Tilman à « En Piste »! 2025 » à la Boverie, Liège
L’histoire familiale de Benoit Jacquemin croise celle du Congo colonial. Interrogeant cet héritage teinté de tabous et de mystères, sa démarche artistique oscille entre mémoire et imaginaire collectifs. Les traces de ce passé et, principalement, les dispositifs de propagande coloniale deviennent la matière première d’un vaste travail d’exhumation, de réinterprétation et de questionnement de ces témoignages à l’aune de notre période contemporaine. Les œuvres sont minutieusement pensées depuis le choix de la technique jusqu’à la symbolique de chaque détail. Le résultat renvoie à une subtile évocation d’un passé toujours présent au travers des mécanismes de représentation et de consommation.
Ces deux œuvres présentées font partie de la série I don’t want get the Blues
I don’t want get the Blues fait référence au blues, qui est une musique protestataire développée par les esclaves à l’époque ségrégationniste, ainsi qu’aux remous douloureux que peuvent causer en moi les fantômes d’une histoire familiale coloniale sombre et poussiéreuse. Ce travail s’articule autour de trois oeuvres : Blues Box, Prices Imperial Candles, Blues Light (absente de l’installation à la Boverie).
La sculpture Blues box abrite un lot de boîtes contenant des semences et des végétaux récupérés par des missionnaires dans les colonies. Une accumulation de boîtes bleues empilées crée une sculpture rendue captive dans une cage. Dans cette banque de données, le contenu n’est pas visible, seul le contenant s’offre à nous sous la forme d’un empilement anachronique de boîtes numérotées.
Prices Impérial Candles s’offre à nous sous la forme d’une épitaphe marine donnant à voir l’image fantomatique de l’étiquette des boîtes bleues Prices Impérial Candles. Elle se compose de tôles d’acier enduites de saumure, procédé utilisé pour conserver les aliments sur les bateaux.