Le 18 octobre 2019, le Musée en plein air du Sart Tilman a inauguré une sculpture de l’artiste d’origine liégeoise Xavier Mary (BE, 1982) qui est intégrée à la collection permanente du musée. L’œuvre intitulée Harry est placée en plein air sur le site du Blanc Gravier. Par cette acquisition, le Musée en plein air a souhaité mettre en valeur un artiste contemporain belge émergent dont le travail, qui se développe depuis de nombreuses années avec force et cohérence, est reconnu en Belgique et à l’étranger.
L’inauguration de cette œuvre est aussi l’occasion pour Xavier Mary de partager une exposition avec deux autres artistes internationaux avec lesquels il a noué des liens artistiques et amicaux : Aline Bouvy (BE, 1974) et Loup Sarion (FR, 1987). Les œuvres des trois artistes, parfois monumentales, sont à voir dans ces espaces redécouverts pour l’occasion du beau bâtiment brutaliste dû à l’architecte belge André Jacqmain (1968) et qui actuellement la Maison des étudiants du Sart Tilman.
Bien que puisant son influence dans de nombreux domaines culturels et artistiques, le travail de Xavier Mary se caractérise par de multiples références à notre société industrialisée et de consommation, notamment par le détournement d’objets manufacturés ou de symboles et par l’utilisation de matériaux industriels. Les installations de l’artiste, reconfigurations de fragments ou de pièces détachées d’objets usuels, évoquent un monde effondré. La forme de ses œuvres oscille entre sculpture monumentale élaborée et geste minimaliste. L’œuvre présentée dans l’exposition ici est une abstraction qui pourrait tout à la fois être un symbole ésotérique et le logo d’une marque de voiture imaginaire.
La pratique multidisciplinaire d’Aline Bouvy est habitée par son refus de compromis et d’adaptation aux systèmes sociétaux qui visent à réguler notre désir, en le conformant à ses normes et valeurs. À travers la mise en place de stratégies poétiques et d’une esthétique rigoureuse à l’humour engagé, elle questionne les hiérarchies de pouvoir et l’appareil patriarcal. Sa pratique nous confronte avec ce qui est considéré comme hors-norme et tabou, par le biais de narrations souvent ancrées dans le contexte même des lieux où elle présente son travail, interrogeant simultanément le rôle de l’artiste et son engagement.
Dans son travail, Loup Sarion propose des œuvres dont la forme est tirée d’objets du quotidien mais qui, par leur agrandissement démesuré, leur matérialité et leur mise en espace, provoquent chez le regardeur un questionnement quant à ce qui lui est donné à voir. Des formes, presque des signes, sont identifiés mais semblent faire partie d’une histoire dont nous ne percevons que des bribes. Cependant, Sarion apporte beaucoup de soin à la mise en dialogue des œuvres entre elles, qu’elles soient les siennes ou celles d’autres artistes comme ici, pour qu’un cheminement mental s’opère en passant d’une à l’autre. L’artiste travaille la matière de ses sculptures en superposant des couches textiles qui se retrouvent ensuite figées. Leurs textures et leurs couleurs sont d’une grande subtilité, évitant les contrastes forts au profit de multiples nuances proches, parfois presque imperceptibles.
Cette exposition se tiendra du 21 octobre au 29 novembre 2019.
EN PRATIQUE
L’exposition est visible du 21 octobre au 29 novembre 2019 de 8h30 à 17h30
à la Maison des étudiants (bât. B8)
Adresse : Agora 1, 4000 Liège (Sart Tilman)
Parking gratuit
Ligne de bus 48, arrêt « Amphithéâtres »
Avec le soutien de la Province de Liège, la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Université de Liège