Bois d’iroko
1998
réalisée avec l’aide d’Espace Partenaire
” La méthode qu’elle m’explique avoir imaginée tout d’abord était relativement simple : bien connaître les arbres (elle s’était prudemment limitée à cette catégorie de la nature), comprendre les tensions, deviner les forces qui engendrent les branches secondaires, connaître les racines, les nœuds et les multiples accidents dus aux vents, sécheresse, sol, voisins trop envahissants, connaître les espèces et les mœurs …”
Pierre Ménard
C’est dans le cadre de l’exposition “L’arbre que cache la forêt” (Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, Liège, 1998) que Clémence van Lunen a conçu Boogie-Woogie
L’œuvre s’intègre à un ensemble de sculptures sur bois de grandes dimensions produites dans la seconde moitié des années 1990. Pierre Ménard relève dans la citation reprise ci-dessus, un des éléments essentiels de cette série d’oeuvres : comprendre les tensions, deviner les forces. Et de l’enseignement que l’artiste retient de ces observations, on retrouve dans la sculpture du Sart Tilman une prégnance sur l’espace et l’introduction d’un rythme soutenu qui constituent le thème premier de tout son œuvre. Le choix même du titre, évocateur des œuvres américaines de Mondrian, nous invite à mesurer la dynamique de la pièce qui m’apparaît comme un geste figé dans l’espace. Au-delà, il y a le pouvoir évocateur de la sculpture. Il est fort et difficile à cerner … et Clémence Van Lunen de déclarer qu’elle essaye de souligner les similitudes formelles entre le monde animal et végétal : ” Je cherchais une sorte de pacte entre la sève et le sang “.
Le choix de son site d’implantation à proximité des Centres Sportifs a été déterminé par la qualité des sous-bois qui s’y trouvent et par la fréquentation des lieux. Ainsi intégrée, la sculpture perd de sa raison culturelle, dans un premier temps du moins. Elle retourne à la nature jusqu’à ce que le regard en estime l’impossible forme.
Pierre Henrion