Petit granit
Hauteur 177 cm, Longueur 30 cm, largeur 30 cm
1959-1960
Dépôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles
En 1977, Jean-Pierre Point contribua de façon originale à l’inauguration officielle du Musée en Plein Air du Sart-Tilman. Outre la pochette du catalogue édité pour la circonstance, il créa en effet une série de sérigraphies somptueusement colorées montrant les plantes cultivées à l’Institut de Botanique, amorce d’un projet d’herbier dont les planches auraient été affichées afin d'”éveiller la curiosité du promeneur (…) et lui signaler qu’à deux pas de là (…), une fleur de quelques centimètres déploie son architecture éphémère et colorée”.
L’effigie fantomatique de La grande nuit est une oeuvre de prime jeunesse : Jean-Pierre Point acheva ses études de sculpture à La Cambre quatre ans après sa réalisation. L’élégance des proportions, l’évocation des drapés, l’austérité de la composition lui confèrent une dimension véritablement classique. Le petit granit est travaillé à la boucharde pour en exalter la matière, un peu à la façon dont, plus tard, Point accentuera la trame des sérigraphies pour y faire crépiter la lumière. Comme le matériau, la rigueur architecturale de la figure contribue à son intégration dans son environnement naturel et bâti.
La poésie de son titre enveloppe L’endormie d’Olivier Strebelle et vibre à l’unisson des nombreuses oeuvres du musée qui explorent les rapports de l’ombre et de la lumière (le cadran solaire de Finlay, la Tour kaléidoscopique de Laenen, le Virage aux idées claires de Magritte de Daniel Dutrieux …), variations bienvenues sur le thème du savoir, en plein coeur du domaine universitaire.
Yves Randaxhe