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La grande nuit

Petit granit
Hauteur 177 cm, Longueur 30 cm, largeur 30 cm
1959-1960
Dépôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles

En 1977, Jean-Pierre Point contribua de façon originale à l’inauguration officielle du Musée en Plein Air du Sart-Tilman. Outre la pochette du catalogue édité pour la circonstance, il créa en effet une série de sérigraphies somptueusement colorées montrant les plantes cultivées à l’Institut de Botanique, amorce d’un projet d’herbier dont les planches auraient été affichées afin d'”éveiller la curiosité du promeneur (…) et lui signaler qu’à deux pas de là (…), une fleur de quelques centimètres déploie son architecture éphémère et colorée”.

L’effigie fantomatique de La grande nuit est une oeuvre de prime jeunesse : Jean-Pierre Point acheva ses études de sculpture à La Cambre quatre ans après sa réalisation. L’élégance des proportions, l’évocation des drapés, l’austérité de la composition lui confèrent une dimension véritablement classique. Le petit granit est travaillé à la boucharde pour en exalter la matière, un peu à la façon dont, plus tard, Point accentuera la trame des sérigraphies pour y faire crépiter la lumière. Comme le matériau, la rigueur architecturale de la figure contribue à son intégration dans son environnement naturel et bâti.

La poésie de son titre enveloppe L’endormie d’Olivier Strebelle et vibre à l’unisson des nombreuses oeuvres du musée qui explorent les rapports de l’ombre et de la lumière (le cadran solaire de Finlay, la Tour kaléidoscopique de Laenen, le Virage aux idées claires de Magritte de Daniel Dutrieux …), variations bienvenues sur le thème du savoir, en plein coeur du domaine universitaire.

Yves Randaxhe

Jean-Pierre Point

Tournai, 1941

Formé à la sculpture à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles, c’est pourtant en sérigraphie que Jean-Pierre Point réalisera l’essentiel de son oeuvre. Depuis 1981, à l’Ecole de La Cambre, il enseigne d’ailleurs cette technique graphique qui permet le report d’images, éventuellement photographiques, sur un support quelconque.

C’est peut-être la sculpture qui lui inocula le goût de la dimension monumentale, qu’il est un des très rares graphistes à maîtriser. En 1969, il est appelé à réaliser une sculpture monumentale pour la commune de Vaulx-lez-Tournai, dans sa région d’origine. Mais toutes les oeuvres de grand format qui s’ensuivront font appel à la sérigraphie, et en particulier les projets 20 m2 sept. 74 et Ciel, qui détournent les emplacements et les formats publicitaires au profit d’images poétiques et aériennes. Titulaire, entre autres, du Prix Godecharle et d’un diplôme d’honneur au Grand Prix National de sérigraphie d’Anvers, Jean-Pierre Point jouit d’une reconnaissance mondiale, comme en témoignent ses nombreuses participations à des manifestations internationales (Baden-Baden, Cracovie, Ljubljana, Prague, Taiwan …).