Marbre et granit
h.80, L. 80, l. 80 cm (cube)
diamètre : 700 cm (terrasse)
1987
Labyrinthe est une des six liaisons de la place du Rectorat. Pour la terrasse octogonale devant la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, Léon Wuidar conçoit le dessin d’un labyrinthe de pierre tracé sur le sol. Les deux escaliers d’accès à la terrasse débouchent sur les entrées d’un dédale où alternent marbre blanc et granit noir ; le procédé rappelle les pavement des grandes cathédrales gothiques françaises. Une face du cube à motifs géométriques installé au centre de la construction porte le signe, allusion à la discipline étudiée dans le bâtiment qui fait face à la sculpture.
Aucun accès n’est ménagé au coeur du labyrinthe. Francis Edeline nous invite à méditer l’interdit de la septième enceinte “à jamais infranchissable, sauf à sauter le mur, à risquer la transgression”, celles de tabous préoccupant ô combien les chercheurs qui traversent la terrasse. La relation à l’environnement est d’ailleurs déjà sensible dans les dimensions symbolique, mythique et même formelle du labyrinthe ; l’oeuvre n’est pas sans évoquer les circonvolutions du cerveau, dédale organique, et les méandres de l’esprit qui l’habite. La précision du dessin de Wuidar doit être soulignée pour la bonne compréhension de l’oeuvre. Sa volonté de rigueur justifie la sentence latine gravée sur une contre-marche de l’escalier inférieur : Errare humanum est, avertissement aux utilisateurs du bâtiment mais aussi référence formelle à la sculpture elle-même. L’artiste relève par là le défaut de conception de l’escalier dont la dernière marche mesurait en profondeur 5 cm de plus que les autres. Léon Wuidar “souligne l’erreur et, par là même , l’élimine en tant que perturbation”, observe Gilbert Lascaux.
Pierre Henrion
(photos Jean Housen (c) courtoisie Léon Wuidar / SABAM)