Marbre et bois
190 x 500 x 28 cm
1988
L’oeuvre d’Alphonse Snoeck aujourd’hui en place est sensiblement différente de celle implantée en 1988 en guise de liaison entre la place du Rectorat et l’Institut de Psychologie et des Sciences de l’Education. La treille de l’oeuvre originale était haute de quatre mètres et formait un cercle complet posé sur l’herbe. Une tempête d’une intensité rare pour notre climat l’a abattue en 1992. Lors de la reconstruction deux ans plus tard, l’artiste prend la décision de réduire l’ampleur de cet élément, laissant apparaître une structure semi-circulaire qui semble émerger du sol. Alphonse Snoeck tient à souligner qu’il ne s’agit en aucun cas d’un pis-aller pour satisfaire les conditions de pérennité de l’oeuvre mais d’une évolution fidèle à son idée d’intégration et de composition. Ce n’est d’ailleurs pas la première modification du projet : à l’origine, Snoeck avait pensé un grand disque de béton abandonné au profit du bois pour des raisons de résistance aux intempéries.
C’est sa volonté d’intégrer la sculpture à l’architecture qui a dicté à Alphonse Snoeck le sens de sa démarche. Liaison V constitue bien un rappel de la façade de la Faculté de Psychologie rythmée par de nombreuses baies cintrées. A partir de cette structure, l’artiste a construit un disque dont le centre est occupé par une stèle de marbre blanc taillée en fuseau. Les trois nattes en azobé (bois africain imputrescible) qui composent la treile semi-circulaire doivent permettre à la vigne vierge plantée au pied de la sculpture de s’y agripper. La végétation verdoyante concentrera d’autant plus le regard vers la pierre sculptée au tiers de sa hauteur d’une frise de motifs abstraits répétés avec de légères modifications selon une pratique chère à l’artiste qui déclare avoir souvent puisé son inspiration dans “la multiplication du même élément et le dialogue qu’il peut y avoir entre deux éléments de même nature”.
Pierre Henrion