Bronze
Hauteur 128 cm, Longueur 106 cm, largeur 79 cm
1947
Dépôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles
A l’instar du sculpteur français, Aristide Maillol, George Grard consacra tout son oeuvre à l’illustration du corps féminin, parfois paré des vertus de l’allégorie. C’est ainsi que cette figure aurait été initialement conçue pour faire partie d’une ensemble sur le thème des saisons à installer dans le parc du Cinquantenaire, à Bruxelles, aux côtés des créations de Jespers, Puvrez, Fontaine et Canneel, et dont le projet avorta ; elle porta aussi le titre, plus immédiat, de Grande femme assise.
Comme Dina Vierny pour Maillol, les modèles ont joué un rôle déterminant dans l’inspiration de Grard, et c’est à dessein que Paul Haesaerts s’attarde sur les traits physiques de celle dont le sculpteur belge s’inspira pendant 15 ans, entre autres pour Le printemps et La caille, qui appartiennent toutes deux à la collection du Musée en plein air du Sart Tilman.
Les deux pièces se révèlent d’ailleurs d’une admirable complémentarité; alors que la seconde est prosternée contre le sol, faisant corps avec lui comme un galet de chair, Le printemps rayonne de “l’expression heureuse d’un corps épanoui”.
Bien que n’ayant pas été conçues pour le site qu’elles habitent aujourd’hui, elles s’y intégrent à la perfection : “forces de la nature” dans le plein sens du terme, elles semblent émaner de la terre.
A travers ses nudités sereines, l’oeuvre de Grard apporte un message d’une sensualité si profonde que les censeurs, parfois, s’en sont mêlés.
Yves Randaxhe