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Niobé, ou Le Printemps

Bronze
Hauteur 128 cm, Longueur 106 cm, largeur 79 cm
1947
Dépôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles

A l’instar du sculpteur français, Aristide Maillol, George Grard consacra tout son oeuvre à l’illustration du corps féminin, parfois paré des vertus de l’allégorie. C’est ainsi que cette figure aurait été initialement conçue pour faire partie d’une ensemble sur le thème des saisons à installer dans le parc du Cinquantenaire, à Bruxelles, aux côtés des créations de Jespers, Puvrez, Fontaine et Canneel, et dont le projet avorta ; elle porta aussi le titre, plus immédiat, de Grande femme assise.

Comme Dina Vierny pour Maillol, les modèles ont joué un rôle déterminant dans l’inspiration de Grard, et c’est à dessein que Paul Haesaerts s’attarde sur les traits physiques de celle dont le sculpteur belge s’inspira pendant 15 ans, entre autres pour Le printemps et La caille, qui appartiennent toutes deux à la collection du Musée en plein air du Sart Tilman.

Les deux pièces se révèlent d’ailleurs d’une admirable complémentarité; alors que la seconde est prosternée contre le sol, faisant corps avec lui comme un galet de chair, Le printemps rayonne de “l’expression heureuse d’un corps épanoui”.

Bien que n’ayant pas été conçues pour le site qu’elles habitent aujourd’hui, elles s’y intégrent à la perfection : “forces de la nature” dans le plein sens du terme, elles semblent émaner de la terre.

A travers ses nudités sereines, l’oeuvre de Grard apporte un message d’une sensualité si profonde que les censeurs, parfois, s’en sont mêlés.

Yves Randaxhe

George Grard

Tournai, 26 novembre 1901 – Saint-Idesbald, 26 septembre 1984

Issu d’un milieu modeste, Grard s’inscrit dès 1915 à l’Académie de Tournai, mais ce n’est qu’à partir de 1922 qu’il suit les cours du sculpteur Dekorte. C’est aussi dans sa ville natale qu’il rencontre Pierre Caille; plus tard, il entre en contact avec Charles Leplae chez un fondeur bruxellois. Parti à Paris après le Prix Rubens (1930), il découvre la sculpture de Despiau, Maillol et surtout Renoir. En 1931, il s’installe à Saint-Idesbald; sa maison sera un lieu de rendez-vous prisé, entre autres, de Pierre Caille, des frères Haesaerts, d’Edgard Tytgat et de Paul Delvaux. En 1935, il est invité à créer une sculpture pour la roseraie de l’Exposition universelle de Bruxelles; deux ans plus tard, Henry Van de Velde lui demande une oeuvre pour le pavillon belge de l’Exposition internationale de 1937. C’est surtout à partir des années 1950 que Grard, parvenu au plein épanouissement de son oeuvre, est sollIicité par des commandes publiques. Parmi les plus célèbres, on retient la Figure assise de la Banque Nationale (1950), La Mer, devant la poste d’Ostende (1955), la Naïade de Tournai, objet malgré elle d’un scandale révélateur (1950), ainsi que les figures de La Terre et L’Eau, près du pont Albert à Liège (1964).

Yves Randaxhe