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Panoramic Refuge

La relation entre l’homme et le milieu qu’il investit est au centre des préoccupations de Nicolas Kozakis. L’artiste porte depuis de nombreuses années un regard critique sur l’urbanisme et plus particulièrement sur la manière dont le logement s’inscrit dans un contexte. Inquiété notamment par le grignotage progressif des espaces vierges et par la médiocrité de la réponse architecturale à la pression démographique d’une ville comme Athènes, il dessine régulièrement des habitacles aux formes géométriques dynamiques qu’il conçoit comme des abris provisoires. Perchés sur les toits plats des buildings ou déposés au milieu d’une prairie, ces structures mobiles pourraient se transformer tant en résidence d’artiste qu’en lieu d’accueil transitoire pour des immigrés

Lorsqu’il est invité à implanter une œuvre au Musée en Plein Air du Sart-Tilman, Kozakis propose de concrétiser son architecture utopiste. Toutefois, la permanence étant un critère de base pour l’inscription dans la collection, il propose de mettre en œuvre le béton, un matériau historique dans la construction du domaine universitaire.

Boîte de béton en porte-à-faux, cette sculpture-architecture s’intègre aisément dans le cadre moderniste du domaine, même si son revêtement de bitume noir la distingue de la gamme de gris de la plupart des bâtiments du site. Cette même matière colorante a déjà été mise en œuvre par l’artiste sur la Cité administrative de Liège où une tache énigmatique semble percer le pignon. Apposée en 2006 dans le cadre de l’exposition Images publiques, cette forme reprend celle de l’entrée d’une grotte de la Nativité empruntée à une icône. Figure emblématique du répertoire pictural de Kozakis, la caverne se matérialise pour la première fois dans l’espace tridimensionnel.

Construction à vocation fonctionnelle, Panoramic Refuge invite le passant à se ressourcer en s’isolant de l’agitation du monde extérieur tout en observant le paysage. Après avoir grimpé quelques marches, son utilisateur se retrouve face à une large ouverture qui permet de repérer quelques éléments remarquables du panorama comme le terril de Micheroux, écho lointain du mont Athos, motif récurrent de l’œuvre de Kozakis. Avec sa ligne d’horizon très basse, le cadre laisse une place prépondérante au ciel, un sujet également traité régulièrement par l’artiste dans sa peinture ou dans le projet d’intégration qu’il réalise avec Eugène Savitskaya pour l’Espace Wallonie à Bruxelles (2001). « Photographiant » une vue en perpétuelle évolution, la camera obscura du Sart-Tilman est une boîte noire qui se détache de la verdure environnante.

Nicolas Kozakis

Liège, 1967

Nicolas Kozakis vit et travaille à Bruxelles.