Peinture acrylique, 1982
Le projet de Georges Lonneux est sans aucun doute le plus ambitieux parmi ceux remis par les sept jeunes artistes qui interviennent en 1982 au restaurant universitaire.
Lonneux a en effet imaginé d’entièrement modeler l’espace de la cafétéria du niveau inférieur. Son projet prévoit de modifier le mobilier l’éclairage et le sol. Ce dernier doit recevoir une route “fictive” en epoxy et goudron pour relier l’intérieur et l’extérieur du bâtiment au travers de trois portes-fenêtres, ménageant de surcroit une grande terrasse accessible au public. L’artiste souligne le caractère humoristique du projet : intégrer une voie à trois bandes dans un environnement naturel préservé des dégâts de la circulation par ailleurs déjà critiqués par Fernand Flausch avec La mort de l’automobile.
Seule la décoration du mobilier a été réalisée. Elle porte la marque du concept qui a prévalu dans le projet. Concentrée sur les banquettes de la cafétéria, les peintures mêlent à un jeu de couleurs vives des signaux familiers de circulation routière : flèches directionnelles, stop … Perdant la plus grande part de sa signification avec l’abandon du chemin “fictif”, le travail de Georges Lonneux, marqué par le soin de sa mise en oeuvre, n’en conserve pas moins une indéniable valeur décorative.
Pierre Henrion