Fresque sur 11 panneaux, 2,40 x 11 m, réalisée en juillet 2015 lors du hackathon à Médiarives
Fresque sur béton, février 2018
Actif depuis les années 1990, Didier Jaba Mathieu est un artiste plasticien hors normes. Délaissant les supports traditionnels (papier ou toile), il a remplacé crayons et pinceaux par des bombes spray : dans l’espace public, sur les murs et palissades, il construit son univers en puisant dans l’imagerie de la culture cinématographique (principalement de science-fiction) et les mondes futuristes. En jouant tout à la fois sur les coloris et les lettrages déformés à outrance, ses formes abstraites investissent non seulement un pan de mur, mais lui donnent aussi une plus-value en en relevant ses qualités architectoniques et esthétiques. Ses travaux de graphisme quant à eux réinventent quelques célèbres grandes mégapoles en les métamorphosant en d’utopiques cités interstellaires. Virtuose du Street Art dont il est devenu l’un des ambassadeurs notoires, Jaba mène une carrière internationale : ses peintures murales sont visibles de Liège à Singapour, en passant par Djakarta, Bombay, Kuala Lumpur, Medellin, Roubaix, Paris, Roskilde, Bruxelles, Anvers, Londres, Barcelone etc. Jaba a également obtenu plusieurs commandes publiques ou collaborations avec des studios de cinéma. Graffeur touche-à-tout, il contribue également à donner ses lettres de noblesse aux peintures urbaines, longtemps méconnues et désormais largement relayées par les galeries d’art et les médias.
L’œuvre du Sart Tilman est née à l’occasion du 2eme Forum mondial de la langue française organisé à Liège en juillet 2015 : Jaba avait réalisé une oeuvre sur panneau en bois, exposée sur les lieux de l’événement à Mediarives.
Le Recteur de l’Université de Liège Albert Corhay avait émis la suggestion que l’oeuvre soit sauvegardée et mise en valeur à l’ULiège, au Musée en plein air du Sart Tilman. Avec l’accord de Jaba, les responsables du Musée et de l’ULiège ont choisi d’installer les panneaux dans le tunnel d’accès aux parkings des Grands Amphithéâtres. Outre l’abri qu’il offrait aux panneaux, l’endroit convenait parfaitement aux dimensions de l’oeuvre. Cette installation a permis aussi de valoriser le plan de réfection et de rénovation actuellement en cours au niveau des lieux de circulation et de leur éclairage dans le domaine du Sart Tilman.
L’oeuvre sur panneau a été installée sur une des parois du tunnel ; le Musée en plein air a demandé à Jaba de « transformer l’essai » en créant une œuvre in situ sur l’autre paroi. L’ULiège accueille ainsi depuis le début février un fragment de l’univers de Jaba. Le tunnel du Sart Tilman s’est transformé en fracture spatio-temporelle où des jeunes gens, stellaires et multi-ethniques, transportent dans de précieuses bulles translucides la figure emblématique du Torè liégeois… ce petit coin du Sart Tilman portait déjà les métaphores du Minotaure (avec L’Ombre du Torè de Vincent Strebelle) et du Labyrinthe (avec le Transit, de Tapta) : Jaba y a ajouté le fragment d’un Popol Vuh galactique.