Acier
1992
En 1997, le Ministère de la Communauté française de Belgique dépose au Musée en plein air du Sart Tilman la Sculpture n° 38 d’Emile Souply. L’œuvre que l’on peut aujourd’hui voir dans l’un des halls de l’Institut de Chimie constitue un bel exemple de la manière dont une création peut naître, évoluer, mourir, se transformer et renaître.
Créée en 1969 et exposée au Musée d’Art Moderne de Paris, où elle représentait la ” Jeune Sculpture belge ” à la Sixième Biennale de Paris, l’œuvre est acquise par la Communauté française de Belgique qui la dépose au Musée en plein air du Middelheim à Anvers.
La pièce est monumentale : l’artiste développe des emboîtements de volumes, construits avec des fers à béton pliés et assemblés par soudure. La Sculpture n° 38 est l’un des jalons majeurs d’une démarche sérielle amorcée par Emile Souply en 1967 et poursuivie jusque dans les années 80 avec Tramification fluide, Tramification syncopée à la station ” Botanique ” du métro de Bruxelles.
Après une vingtaine d’années d’exposition en plein air, l’œuvre est en piteux état. Malgré une protection de surface, la pièce est endommagée : la rouille a altéré les surfaces, déstructuré le fer en profondeur et amalgamé entre eux les joints d’assemblage. L’idée d’une restauration est vite abandonnée. Le propriétaire de l’œuvre, avec l’accord et la pleine collaboration de l’artiste, décide de sauvegarder ce témoignage important de l’évolution de la sculpture contemporaine en Belgique : un projet de recréation de l’œuvre est confié à Emile Souply et mis en œuvre par l’atelier de restauration du Musée de Louvain-la-Neuve.
En 1992, l’opération de dédoublement de la Sculpture n° 38 est achevée : l’œuvre est alors exposée jusqu’en 1997 dans l’atrium du bâtiment de la Communauté française au boulevard Leopold II à Bruxelles, puis installée à l’Institut de Chimie de l’Université de Liège.
Jean Housen