Acier
Hauteur 295 cm
Les années qui suivent la Seconde Guerre Mondiale voient la création en Belgique de multiples associations d’artistes, qui témoignent de l’intérêt des jeunes créateurs pour les tendances modernistes soutenues par les galeries parisiennes. Ainsi l’art non figuratif, s’il n’est pas une nouveauté dans notre pays, bénéficie-t-il d’un considérable regain d’intérêt. En Flandre et en Wallonie, les jeunes artistes découvrent à la fois leurs contemporains de la Nouvelle Ecole de Paris, et leurs aînés de la première génération d’abstraits belges de l’Entre-Deux-Guerres.
Cette redécouverte de l’abstraction touche également des artistes plus expérimentés. Ainsi Paul Renotte, bien qu’il soit sorti de l’Académie en 1925, ne réalise-t-il ses premières oeuvres non figuratives qu’à partir de 1954. Les formes courbes de ses terres cuites et de ses plâtres évoluent vers des structures plus rigides, pour lesquelles il utilise exclusivement la tôle. Cette production variée n’est pas sans évoquer celle d’un grand nom de l’avant-garde belge dans les années 1920, l’Anversois Georges Vantongerloo (1866-1965); peut-être Renotte a-t-il hérité de ce dernier le goût pour l’expérimentation sur la répartition des volumes dans l’espace.
Les sculptures de Renotte ne sont généralement pas signées ni datées. Structure 1 prend place entre 1958 et 1963, à une époque de grand développement de l’art abstrait. Le matériau utilisé par l’artiste est de l’acier fabriqué industriellement. Au contraire d’un marbre ou d’un bronze patiné, sa teinte noirâtre et sa rugosité n’attirent pas sur lui le regard du spectateur, qui appréhende la pièce dans sa totalité. Conçue en hauteur, l’oeuvre allie les droites, les courbes et les creux. Une rampe discrète mène à son pied, et invite le promeneur à s’en approcher pour l’observer sous différents angles de vue
Pierre-Yves Desaive