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Les yeux

Acrylique sur béton,
1977

Paul De Gobert rapporte que Claude Strebelle, découvrant son projet de Ferry-Boîte (où, par ailleurs, l’architecte est figuré en tant que capitaine) aurait eu cette réponse merveilleuse : ” je veux bien me faire violer “.

Pourtant, l’architecte et son atelier ont précédé le peintre dans l’exploration du grand large. Dès 1968, en effet, il confie à sa collaboratrice Colette Henrion la réalisation d’un pavement en céramique, simulant des vagues au départ d’un bassin rafraîchissant les abords de l’Institut de Chimie. Peu avant l’intervention de Paul De Gobert, il récidive en dotant une arête de l’Extension Chimie des deux yeux qui identifient leur support à une proue de galère antique. Observons encore que le père et un des frères de l’architecte, Jean-Marie et Rodolphe Strebelle se sont notamment spécialisés dans la peinture de marines.

Jean-Patrick Duchesne.

Claude Strebelle

Kraainem, 2 novembre 1917 – Liège, 16 novembre 2010

Après ses études d’architecture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, Claude Strebelle se perfectionne à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Paris, de 1941 à 1945. Actif au Congo belge à partir de 1949, il est chargé, dès 1960, de l’urbanisation et de la coordination des constructions du domaine universitaire du Sart Tilman, où il réalise, seul ou en collaboration, le poste central de commande et la chaufferie centrale, des amphithéâtres, les instituts de Géologie et de Chimie ainsi que la Faculté de Droit. Liège lui doit aussi le plan de réaménagement de la place Saint-Lambert et le centre commercial de Belle-Isle. Tous les travaux de ce fils et frère de peintre, en outre frère et oncle de sculpteurs témoignent d’un souci constant d’apparenter architecture et arts plastiques.

Claude Strebelle était membre de la Classe des Beaux-Arts de l’Académie royale de Belgique.