Nantes, 1956
Jean-Charles Blais fait ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes, et s’installe à Paris en 1982. Il réalise cette année-là sa première exposition à la galerie Yvon Lambert, qui sera le principal promoteur de son oeuvre. Blais fait partie de ces jeunes artistes qui, en Allemagne et en France, renouent avec la peinture figurative au début des années ‘80. Son travail se caractérise également par la variété des supports utilisés : l’artiste peint d’abord sur divers matériaux de récupération (vieux journaux, bidons, papiers d’emballage), avant de fixer son choix sur le recto de grandes affiches publicitaires arrachées. Elles lui fournissent les grands formats qu’il affectionne, et présentent une texture irrégulière et des déchirures qu’il exploite dans ses compositions; la forme du support intervient pour une grande part dans l’élaboration de celles-ci. L’iconographie développée par Blais est centrée sur des personnages statiques et massifs, pourvus d’une tête minuscule ou acéphales; ils trouvent leur origine dans un tableau intitulé Le baigneur, peint par Kasimir Malevitch en 1910, et apparaissent de manière récurrente aux côtés de divers motifs tels que maisons, chapeaux, arbres ou chiens. Les oeuvres de Jean-Charles Blais ne se veulent pas narratives : leurs figures monumentales et anonymes sont placées en dehors de tout contexte spatial ou temporel, et invitent le spectateur à se concentrer sur la peinture et son support, plutôt que sur l’évocation d’un quelconque récit.