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Actualités

Claire Williams : Fabriquer l’invisible

Résidence Arts et Sciences au Musée en plein air du Sart Tilman

Suite à un appel à projets lancé en juin 2023 par le Musée en plein air en collaboration avec Réjouisciences, l’artiste Claire Williams a été sélectionnée pour mener une résidence Arts et Sciences en relation avec des scientifiques de l’Université de Liège. L’artiste est en résidence au Sart Tilman du 17 octobre au 19 décembre 2023. Une restitution publique des recherches et des résultats de la résidence aura lieu le mardi 19 décembre.

> TRANSVISIBLES : restitution de résidence de Claire Williams – 19/12

 

Le projet : Fabriquer l’invisible

“Pour voir à la frontière du visible, ce que l’on ne connaît pas encore, la science moderne doit souvent observer les objets discrets qui entourent l’objet d’étude à la recherche d’indices pour ensuite calculer, analyser, modéliser et débattre. Nous avons dû agrandir nos perceptions humaines en fabriquant appareils, instruments, machines ou nous entraîner à amplifier certains de nos sens. Pour voir (c’est surtout la vue qui prime dans les sociétés occidentales) ce qui est au-delà de notre perception du plus près au plus lointain.

À défaut de voir, les scientifiques ont parfois recours à la conceptualisation de théories à l’aide de langages mathématiques pour combler et donc « imaginer » des modèles physiques que nous ne connaissons pas encore. C’est donc l’esprit qui rend réel ce qui nous échappe. Mais qu’en est-il des autres matériaux que nous ne pouvons pas voir avec un instrument, qui ne tiennent pas dans l’environnement immaculé du laboratoire, qui sont trop instables pour être instrumentalisés par nos techniques?

Si nous pensons en quoi consiste notre culture matérielle, d’autres catégories qui ne semblent pas être retenues émergent. Nous pouvons penser aux rêves, la psyché, l’âme, les hallucinations visuelles, les mythes, l’imagination, les émotions, la mémoire, la magie… Ces « matérialités », qui semblent toujours opérer avec les principes de disparition, dissipation, dissolution, moins solides, moins stables, moins palpables, moins invasives, plus discrètes et perméables à leur environnement, constituent pourtant les structures de notre monde.

Ces matérialités éphémères semblent pourtant être omises des manières dont nous considérons notre histoire des sciences matérielles alors qu’elles semblent impératives et luttent contre les désirs productivistes des matériaux immortels que nous laissons derrière.

Avec une perspective féministe, cette recherche interrogera les chercheur·euses sur leurs manières d’observer les artefacts et matériaux invisibles dans leurs disciplines, de décrypter et spéculer sur leurs fonctions et fabrications qui font appel à ces autres matérialités de l’invisible.

En collaboration avec l’unité de recherche CESAM (Complex and Entangled Systems from Atoms to Materials) et le département de recherche (UR) CESAM en nanosciences et nanotechnologies de l’Université de Liège avec la complicité du Prof. Alejandro SILHANEK (EPNM) et le Prof. Duy NGUYEN (SPIN) nous créerons une œuvre à échelle nanoscopique, à la frontière du visible et de l’invisible, lithogravé avec un texte, code ou dessin à l’issue de la résidence.” — Claire Williams

A propos de l’artiste

Les œuvres de Claire Williams (1986, Abou Dabi) prennent la forme d’antennes tissées, de sculptures en verre emplis de plasma ou encore d’appareils qui captent l’invisible. Des données de radiotélescopes se matérialisent en points tricotés, en vibrations sonores ou encore sous forme de pulsations lumineuses. Elle sculpte et façonne des sculptures électroniques afin de rendre visibles les mouvements électromagnétiques allant du cosmos à notre magnétosphère, aux ondes radios traversant notre environnement terrestre ou encore celles émanant de nos corps. Elle travaille actuellement sur l’exploration de l’éther, au croisement des pratiques des sciences occultes et expérimentales. Elle explore ainsi notre relation au monde de l’invisible en réactivant des pistes abandonnées de certains scientifiques et chercheur·euses de la moitié du 19e siècle.

Claire Williams est une artiste française diplômée d’un master en Design Textile à l’ENSAV La Cambre et du Fresnoy studio nationale des arts contemporains. Son travail a été exposé ou performé dans des festivals et expositions collectives entre autres à Bozar (Be), Le Fresnoy (FR), Centre Wallonie Bruxelles à Paris (FR), Scopitione (FR), La friche de belle de mai (FR), Biennale Chroniques (FR), Ososphère (FR), Théâtros del Canal (ES), Interstices (FR), Trésor (DE), Red Room (TWN), Moulins Paillards (FR), Tamat (BE), Transnumériques (BE), Digital Encounters (UK), Festival voix de femmes (BE), Hangar (ES), Halles Saint Géry (BE), Le Signe (FR), Site St Sauveur (FR) etc. L’artiste a également présenté des expositions monographiques au Vecteur (BE), la Manufacture (FR), Constant (BE) et le Centro Cultural Puerta de Castilla (ES). Elle donne également des workshops liés au textile électronique dans une pratique open source et présente ses recherches sur la place des femmes dans leurs contributions aux sciences expérimentales dans des festivals, musées, et organisations culturelles. Enfin, elle enseigne également dans des écoles artistiques supérieures.

Le site de l’artiste : http://www.xxx-clairewilliams-xxx.com

Restitution publique du 19 décembre 2023
Programme et informations ici : https://www.museepla.uliege.be/claire-williams-restitution-de-residence/

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La résidence Arts et Sciences est une initiative du Musée en plein air et le fruit d’une collaboration avec Réjouisciences, dans le cadre des projets du Pôle muséal et culturel. Avec le soutien de la Fédération
Wallonie-Bruxelles.

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Photo : © Claire Williams