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Cadran Solaire

Schiste (table) et cuivre (style), diamètre 122 cm
Devise gravée par Michael Harvey, 1977
Dépôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Par sa situation comme par ses suggestions sémantiques, le Cadran solaire de Finlay s’impose comme la “sculpture ombilicale” du musée. Installé au centre d’un jardin clos, dont l’entrée est signalée par la pierre commémorative de l’inauguration du campus, il marie des thèmes souvent exploités au Sart-Tilman. Ainsi, le cadran solaire et l’épigraphe latine qui l’accompagne se réfèrent à l’histoire ancienne (Culot, Vandercam, Roulin,…) ; le style – la tige qui projette l’ombre sur la table du cadran – évoque une voile de bateau (De Gobert, Claude Strebelle), selon une métaphore souvent exploitée par l’artiste-poète anglais ; la table, quant à elle, renvoie, par sa forme comme par sa fonction, à l’idée du temps circulaire (Groupe Tout, Roulin).

Le disque du Cadran solaire donne à voir la plénitude de la forme mais aussi son contraire, la division, sanctionnée par la césure du filet d’ombre, la partition des lignes horaires, l’axe vertical, qui, fractionnant le chiffre “12”, consomme le partage de midi, et l’axe horizontal, qui sépare la moitié supérieure, où l’ombre officie, de la partie inférieure, où la lumière règne sans partage, certes, mais aussi sans emploi. De même, la devise qui ceinture le cadran marque à la fois la limite physique de l’œuvre et celle de l’appropriation du sens : “Locus brevis in luce intermissus”, la connaissance de l’heure naît d’ ”une brève interruption de la lumière” sur le cadran. D’une lumière niée naît une autre “lumière”, un savoir.

Outre que le paradoxe du Cadran solaire  peut être rapproché de celui du Pied de Roulin, selon qui la cassure “exprime la nature de la pierre”, un autre parallèle s’impose, concernant cette fois la Tour kaléidoscopique de .i.Jean-Paul Laenen;, laquelle projette son ombre sur le dallage de la place du Rectorat, pour “indiquer”, solenniser “le solstice d’été”, le jour le plus long, le triomphe de cette lumière que son prisme, tout à la fois, décompose, exalte et propage, au gré de l’heure et du vent.

Jean-Patrick Duchesne

Ian Hamilton Finlay

Nassau (Bahamas), 28 octobre 1925 – Edimbourg, 27 mars 2006

L’écrivain anglais Ian Hamilton Finlay se tourne vers les arts plastiques par le biais de la Poésie concrète, qui, à partir des années ‘50, met l’accent sur l’aspect visuel des mots et de leur agencement.

Auteur de dizaines d’ouvrages, de plaquettes, de dépliants, de cartes postales et d’estampes, Finlay entame en 1967 l’aménagement d’un jardin à Stonypath, qu’il parsème de cadrans solaires, temples et autres stèles et sculptures en pierre, gravés d’inscriptions où la métaphore le dispute au calembour.

Les années ‘80 sont marquées par la reconnaissance internationale mais aussi par les vives polémiques suscitées par le projet de monument que lui commande l’État français dans le cadre du bicentenaire de la Révolution de 1789.

Pour la plupart exécutées par des collaborateurs, ses créations explorent les thèmes de la navigation, de l’hommage à des peintres, des musiciens, des poètes, de la Révolution française, de la culture classique et de la Deuxième Guerre mondiale.