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Composition (1976)

Ampoules de verre coloré sur plexiglas collé sur un contreplaqué peint
Hauteur 130 cm, Longueur 192 cm, largeur 27 cm
1976
Dépôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles

L’utilisation de flacons de verre industriels dans une oeuvre d’art peut, au premier abord, sembler particulièrement incongrue. Cependant, le XXe siècle nous a habitué à ces libertés, lieux de rupture avec la tradition et d’adhésion à un champ artistique où l’originalité devient valeur. Selon l’expression même de Helleweegen, “pour un artiste, il existe bien des possibilités de se singulariser parce qu’il existe des milliers d’objets qui ne demandent qu’à être exploités …”

La valorisation, dans l’oeuvre d’art, d’objets quotidiens ou industriels, rappelle la démarche des “pop artists”, entre glorification et rejet, ou celle, plus critique, des “nouveaux réalistes” (Arman, Christo …), pour lesquels cette technique permet au réel de faire irruption – et initialement, scandale – dans le domaine de l’art. Le geste le plus proche qu’en fit Helleweegen fut sans doute, en 1970, le rachat de cinq tonnes de flacons à une usine en faillite.

Pour le reste, ces flacons sont détournés par l’artiste au bénéfice d’un projet purement esthétique qui le rattache aux grandes interrogations picturales des siècles antérieurs, et en particulier celles de la captation et du rendu de la lumière. Dans cette recherche, et après s’être mesuré aux difficultés techniques de l’assemblage, Helleweegen connaîtra plusieurs étapes, rythmées par le type ou le mode de disposition des flacons, l’utilisation de la couleur ou d’un relief plus ou moins prononcé. Dans le cas présent, Helleweegen place sur son fond de contreplaqué un relief de plexiglas sur lequel il fixe les flacons de verre. A certains endroits, c’est donc sur plusieurs structures superposées que joue la lumière, stimulée par un fond coloré.

 

 

Yves Randaxhe

Willy Helleweegen

Maastricht, 1914 – Liège, 1991

C’est en artiste quasi autodidacte et à un âge déjà avancé que Willy Helleweegen commença à réaliser les reliefs composés d’ampoules de verre qui allaient faire son succès à partir des années ’70. Il commença en effet à travailler dès l’âge de 14 ans comme peintre en bâtiment. Après quelques années de cours du soir de dessin à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, il entama, dans la décoration et la publicité, une carrière qui l’amena, après la guerre, à s’intéresser à la sérigraphie. C’est d’ailleurs à l’occasion d’une commande industrielle en la matière qu’il découvrit la beauté du jeu de la lumière sur les flacons de verre.

Cependant, Helleweegen avait sporadiquement conservé une activité proprement artistique, concrétisée dans ses peintures, figuratives d’abord puis abstraites dès le début des années ’60, des monotypes et des collages ainsi que des reliefs utilisant le bois et le plomb puis le verre (1967).

Son unique oeuvre monumentale est le vitrail-relief de l’église Saints-Pierre-et-Paul de Droixhe à Liège (1972-1973).

Membre de l’APIAW dès 1961, Helleweegen participa à la Biennale de Venise en 1986.