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La Caille

Bronze
Hauteur 58 cm, Longueur 104 cm, largeur 50 cm
1960
Dépôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Comme beaucoup de sculptures de Grard, La Caille existe en plusieurs versions différant non seulement par la dimension mais surtout par la finition et la ciselure, que le sculpteur tenait à exécuter de sa main, même pour les pièces monumentales. L'”épiderme” de ses oeuvres participe en effet de leur intense sensualité. Bien que longuemet mûries, elles paraissent au contraire refléter l’approche la plus naturelle et la plus directe de la vie, ce qui explique sans doute à la fois leur succès et le scandale qu’elles ont parfois suscité. Tout l’oeuvre de Grard se décline en effet en une longue série de minutieuses variations à la gloire du nu féminin.

Paul Haesaerts, dans son célèbre ouvrage Retour à l’humain (…), paru en 1942, assimila les seuls sculpteurs Grard et Leplae au mouvement qu’il baptisa “animisme”. Si les sculptures du premier semblent en effet habitées par cette “force omniprésente de concentratIon et d’émerveillement qui loge dans l’artiste et ce qui l’entoure” – l’âme, selon l’auteur, c’est surtout à travers le corps qu’elle s’exprime ici. Les modèles de Grard eurent d’ailleurs un rôle majeur dans son oeuvre.

La Caille traduit avec une rare force l’image de notre enracinement terrestre, chorégraphie païenne à laquelle le temps n’a rien ôté de son acuité poétique. Son plâtre, dit-on, encombra longuement l’atelier de l’artiste “comme un dolmen” … Conçue en moins de 40 cm, elle recelait déjà, comme chaque oeuvre de Grard, toute la monumentalité qui s’exprime ici autant que dans une version de trois mètres de long achetée en 1975 par la Ville de Courtrai.

Yves Randaxhe

George Grard

Tournai, 26 novembre 1901 – Saint-Idesbald, 26 septembre 1984

Issu d’un milieu modeste, Grard s’inscrit dès 1915 à l’Académie de Tournai, mais ce n’est qu’à partir de 1922 qu’il suit les cours du sculpteur Dekorte. C’est aussi dans sa ville natale qu’il rencontre Pierre Caille; plus tard, il entre en contact avec Charles Leplae chez un fondeur bruxellois. Parti à Paris après le Prix Rubens (1930), il découvre la sculpture de Despiau, Maillol et surtout Renoir. En 1931, il s’installe à Saint-Idesbald; sa maison sera un lieu de rendez-vous prisé, entre autres, de Pierre Caille, des frères Haesaerts, d’Edgard Tytgat et de Paul Delvaux. En 1935, il est invité à créer une sculpture pour la roseraie de l’Exposition universelle de Bruxelles; deux ans plus tard, Henry Van de Velde lui demande une oeuvre pour le pavillon belge de l’Exposition internationale de 1937. C’est surtout à partir des années 1950 que Grard, parvenu au plein épanouissement de son oeuvre, est sollIicité par des commandes publiques. Parmi les plus célèbres, on retient la Figure assise de la Banque Nationale (1950), La Mer, devant la poste d’Ostende (1955), la Naïade de Tournai, objet malgré elle d’un scandale révélateur (1950), ainsi que les figures de La Terre et L’Eau, près du pont Albert à Liège (1964).

Yves Randaxhe