Bronze
h. 53, L. 90, l. 50 cm
1964
dépôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles
L’oiseau est un thème de prédilection pour André Willequet. Il étudie sa morphologie, sa silhouette. S’il fallait chercher une raison à cet intérêt, on la trouverait sans doute dans le caractère fugace de l’animal. L’oiseau est constamment sur le départ, ce qui est à mettre en parallèle avec l’attirance pour l’ailleurs qu’éprouve l’artiste. Avec L’aigle du Musée en Plein Air du Sart-Tilman, Willequet donne ainsi à voir un animal prêt à prendre son élan. La sculpture est trappue et témoigne de la puissance que l’oiseau dégage au moment de l’envol. Il n’est pas question de vision anatomique; c’est une masse concentrée sur elle-même dont la force va bientôt se libérer.
André Willequet a d’abord conçu une oeuvre en plâtre mêlé de copeaux de bois sur une armature en treillis, une technique personnelle qui lui permet de très vite obtenir un volume en ajoutant de la matière sans structure précise déterminée par avance. Fondu dans le bronze en un unique exemplaire, L’aigle garde encore dans son modelé tourmenté souvenir du matériau originel, un effet “déchiqueté” que l’état de finition du métal renforce encore : l’artiste n’a en effet pas éliminé complètement les jets de bronze dont on aperçoit encore les souches qui hérissent la surface de l’oeuvre.
Pierre Henrion