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Lambris pour le Centre Hospitalier Universitaire de Liège

  • Lambris pour le Centre Hospitalier Universitaire de Liège

  • Marthe Wéry

  • 1985

Sérigraphie sur panneaux d’acier émaillé vitrifié
Chaque panneau : h. 103, l. 200 cm
1978-1985

“L’intervention consiste en la répétition de modules différents relevant du damier
– travaillés dans les dégagements en aplats;
– dans les chambres, en repérage graphique de ces aplats.

Ces modules comportent des “erreurs” permettant d’échapper à la fermeture ou à un système de répétition qui serait clôturé.”

C’est ainsi que Marthe Wéry décrit elle-même ses lambris pour le C.H.U. Leur refus absolu de toute allusion figurative, leur acharnement à échapper même au règne du signe les distinguent, par exemple, du travail d’Olivier Debré dans le même site.

L’oeuvre trouve donc son sens dans la façon dont elle s’inscrit dans son architecture et en déjoue les limites. Répétition et décalage rappellent les séries peintes, telles que l’artiste en présenta par exemple à la Biennale de Venise, où les monochromes se succédaient dans de subtiles variantes de couleurs et de formats.

Par ailleurs, le processus de création est partiellement dévoilé dans le rapport entre les damiers en aplats de certains lambris et les lignes de repérage, qui ont en principe une fonction précise en matière d’impression.

Le visiteur peu familier de ces approches sera plutôt sensible à la fraîcheur des damiers qui évoquent les carreaux de faïence traditionnels et à la subtilité de la nuance choisie pour le bleu. Il appréciera aussi la qualité graphique du travail et la façon dont l’artiste s’est attachée à briser la monotonie et l’ennui habituels de l’environnement visuel hospitalier par un rythme qui retient l’oeil et fascine.

Yves Randaxhe

Marthe Wéry

Etterbeek (Bruxelles), 26 avril 1930 – Bruxelles, 8 février 2005

Formée à la gravure à Bruxelles et à Paris, où elle travaille à l’Atelier 17 de S. W. Hayter, Marthe Wéry conserve longtemps de ce début de parcours un goût marqué pour la ligne et pour le jeu exclusif du noir et du blanc. Venue à la peinture abstraite dans le courant des années 1960, elle s’inscrit progressivement dans la veine des plus austères représentants de l’abstraction géométrique. Ses recherches sur l’effacement du signe, le rythme et l’occupation de la surface du tableau l’amènent d’abord, de 1972 à 1980, à une série fondée sur la répétition de lignes sur papier. L’importance accordée au processus de création a quelquefois mené à de véritables performances étalées sur plusieurs semaines, comme Les soixante journées.

La couleur ne fait son apparition que dans les années 1980, sous la forme de panneaux monochromes créés selon une technique de superposition des couches colorées et disposés côte à côte dans l’espace d’exposition. La peinture n’existe donc qu’en fonction du lieu, et toute exposition de Marthe Wéry est avant tout une installation.

Cette relation à l’architecture s’est aussi illustrée dans quelques oeuvres d’art public, comme la station de métro Albert à Bruxelles (1985) ou les vitraux de la collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles (1985).

Longtemps professeur de peinture et d’art contemporain à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, Marthe Wéry fut sélectionnée en 1977 pour la Documenta VI (Kassel) et en 1982 pour la Biennale de Venise.