Sérigraphie sur panneaux d’acier émaillé vitrifié
Chaque panneau : h. 103, l. 200 cm
1978-1985
“L’intervention consiste en la répétition de modules différents relevant du damier
– travaillés dans les dégagements en aplats;
– dans les chambres, en repérage graphique de ces aplats.
Ces modules comportent des “erreurs” permettant d’échapper à la fermeture ou à un système de répétition qui serait clôturé.”
C’est ainsi que Marthe Wéry décrit elle-même ses lambris pour le Centre Hospitalier Universitaire de Liège, conçu par l’architecte Charles Vandenhove. Leur refus absolu de toute allusion figurative, leur acharnement à échapper même au règne du signe les distinguent, par exemple, du travail d’Olivier Debré dans le même site.
L’oeuvre trouve donc son sens dans la façon dont elle s’inscrit dans son architecture et en déjoue les limites. Répétition et décalage rappellent les séries peintes, telles que l’artiste en présenta par exemple à la Biennale de Venise, où les monochromes se succédaient dans de subtiles variantes de couleurs et de formats.
Par ailleurs, le processus de création est partiellement dévoilé dans le rapport entre les damiers en aplats de certains lambris et les lignes de repérage, qui ont en principe une fonction précise en matière d’impression.
Le visiteur peu familier de ces approches sera plutôt sensible à la fraîcheur des damiers qui évoquent les carreaux de faïence traditionnels et à la subtilité de la nuance choisie pour le bleu. Il appréciera aussi la qualité graphique du travail et la façon dont l’artiste s’est attachée à briser la monotonie et l’ennui habituels de l’environnement visuel hospitalier par un rythme qui retient l’oeil et fascine.
Yves Randaxhe