Pierre
1999
En 1999, le Musée en plein air acquiert une œuvre de Lambert Rocour. Créée lors du symposium de sculpture sur pierre de Comblain-au-Pont, l’œuvre – Sans titre – est érigée au sommet du vallon sur lequel s’étirent les salles des Centres Sportifs du Sart Tilman.
Comme un cône dressé sur la pointe, la sculpture est parcourue d’un réseau très dense et régulier de fines entailles horizontales : une sourde et lente vibration semble naître du sol et monter doucement, s’élargir puis s’apaiser en atteignant le large sommet de pierre lissée. L’œuvre s’inscrit assurément dans la série des monolithes ” totémiques ” que Lambert Rocour plante dans le paysage, sur l’avenue Louise à Bruxelles, au Jardin des sculptures de l’Université catholique de Louvain à Woluwé-Saint-Lambert (Bruxelles), …ou au Sart Tilman. Comme une réminiscence des temps avant l’histoire, la sculpture de Rocour prolonge, ou fait écho, au Mur de pierre d’âge viséen de Pierre Culot, qui lui fait face, sur l’autre versant du Blanc Gravier. Passerelle vers des âges anciens ou futurs, quand la communication s’établit au-delà du langage, le monument de Rocour offre aussi un raccourci étonnant, en forme de clin d’œil, vers les mythologies contemporaines : l’artiste, sans y donner la clé de l’œuvre, s’est inspiré de la forme d’un cylindre d’une motocyclette Harley-Davidson….
Jean Housen