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Trois personnages

Céramique
h. 55, L. 25, l. 20 cm
1964

Premier rénovateur de la céramique en Belgique, Pierre Caille devait, après avoir brillamment abordé la production utilitaire, permettre à cette technique de s’exprimer dans des genres plus variés. La technique des assemblages, partiellement héritée de Picasso, devait lui servir longtemps de syntaxe.

Plus que l’artiste espagnol, Caille sut associer longtemps les techniques classiques et les figures héritées de l’art traditionnel en une synthèse originale, pleine d’humour et d’une profonde humanité.

Les Trois personnages, en réalité fondus en un seul, se présentent d’abord comme trois tempéraments, comme l’illustration de trois manières d’appréhender le même monde : l’un exorbité et totalement expressif, l’autre quasi extatique, le troisième dubitatif et rentré en lui-même.

On constate aussi que l’artiste s’y exerce à traduire de façon plastique ces différentes personnalités. Ceci se vérifie aussi bien dans les traits des personnages, leurs signes distinctifs – barbe et moustache de l’un, faciès de soucoupe volante de l’autre, rondeur quasi lunaire du troisième – que dans la façon même dont sont choisis et traités la terre glaise et les émaux.

Ultime et caractéristique pirouette, Caille synthétise tout cela en une sorte de jouet. Chez lui, le savoir est toujours gai, la philosophie douce, le plaisir ironique – sans le moindre cynisme.

Yves Randaxhe

Oeuvre non exposée. En réserve.

Pierre Caille

Tournai, 11 janvier 1911 – Bruxelles, 24 octobre 1996

Déçu par le cours de sculpture de l’Académie de Tournai, où se noua son amitié avec George Grard, puis par la classe de publicité de La Cambre, Pierre Caille s’orienta vers la céramique sous l’impulsion d’Henry Van de Velde, qui le fit participer à l’exposition Arts et Techniques de Paris en 1937. L’année suivante, il s’inscrivit dans l’atelier de céramique de La Cambre, qu’il devait lui-même diriger de 1949 à 1976 ; Olivier Leloup figure parmi ses élèves.

Caille pratiqua également d’autres techniques de sculpture ainsi que la peinture, les arts graphiques et le bijou. De ses créations pour l’exposition de New York de 1940 et des céramiques murales des années ’50 (entre autres au Casino d’Ostende) jusqu’aux Voyageurs du Métro de Bruxelles (1979-1980) en passant par les décors de théâtre, il s’est souvent illustré dans la dimension monumentale. Le Musée en plein air du Sart Tilman montre ainsi, dans le hall d’entrée de la Faculté de Psychologie, un relief en bois caractéristique de sa fantaisie.