Bronze
L. 90 cm
1984
Le thème des Endormies paraît remonter chez Strebelle au modèle de ses Sleepy ones de la fin des années 1960. L’artiste regroupa les deux séries dans son Journal (1985) sous le titre Couchés dehors : oeuvres inspirées « par des horizons sinueux dont (elles) prennent les lignes ». Cependant, là où les Sleepy ones rimaient souplement avec les ondulations du paysage ou semblaient répondre à l’appel du vent, les Endormies expriment une sensualité plus alanguie, plus épanouie. Faite d’un bronze poli aux reflets engageants et aux rondeurs évocatrices, la sculpture se compose d’un assemblage de pièces entrelacées, variation poétique sur le thème du morcellement et de l’unité.
L’Endormie s’inscrit encore dans les abondantes métaphores qui traversent le Musée autour du sommeil et de l’éveil, de la nuit et du jour, qu’illustrent entre autres les Rêves du groupe TOUT, La grande nuit toute proche de Jean-Pierre Point, la sculpture utilisant la langue braille de Daniel Dutrieux, ou encore Les yeux par l’architecte Claude Strebelle.
Voguant, sinueuse, au-dessus d’un bassin, l’Endormie suscite des rêves d’eau ; dès 1966, Strebelle avait imaginé pour le domaine universitaire des sculptures éoliennes qui eussent complété nos rêveries sur les éléments.
Yves Randaxhe