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L’Endormie n° 5

Bronze
L. 90 cm
1984

Le thème des Endormies paraît remonter chez Strebelle au modèle de ses Sleepy ones de la fin des années 1960. L’artiste regroupa les deux séries dans son Journal (1985) sous le titre Couchés dehors : oeuvres inspirées « par des horizons sinueux dont (elles) prennent les lignes ». Cependant, là où les Sleepy ones rimaient souplement avec les ondulations du paysage ou semblaient répondre à l’appel du vent, les Endormies expriment une sensualité plus alanguie, plus épanouie. Faite d’un bronze poli aux reflets engageants et aux rondeurs évocatrices, la sculpture se compose d’un assemblage de pièces entrelacées, variation poétique sur le thème du morcellement et de l’unité.

L’Endormie s’inscrit encore dans les abondantes métaphores qui traversent le Musée autour du sommeil et de l’éveil, de la nuit et du jour, qu’illustrent entre autres les Rêves du groupe TOUT, La grande nuit toute proche de Jean-Pierre Point, la sculpture utilisant la langue braille de Daniel Dutrieux, ou encore Les yeux par l’architecte Claude Strebelle.

Voguant, sinueuse, au-dessus d’un bassin, l’Endormie suscite des rêves d’eau ; dès 1966, Strebelle avait imaginé pour le domaine universitaire des sculptures éoliennes qui eussent complété nos rêveries sur les éléments.

Yves Randaxhe

Olivier Strebelle

Bruxelles, 20 janvier 1927 – 29 juillet 2017

Fils du peintre Rodolphe Strebelle, le sculpteur est initialement formé à la céramique à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et des Arts Décoratifs de La Cambre. Dès 1949, il fonde avec Alechinsky les Ateliers du Marais, maison communautaire avec la lettre, où se croisent encore Dotremont, de Heusch, Olyff, Reinhoud et Vandercam, et qui devient aussitôt l’une des plus actives boutures de Cobra en Belgique.

L’intérêt et la compétence de Strebelle pour l’oeuvre monumentale se concrétise dès le début des années 1950, d’abord dans la céramique puis dans le bronze. Le célèbre Cheval Bayard qu’il réalise en 1957 pour l’Exposition Universelle de Bruxelles (aujourd’hui à Namur) associe d’ailleurs les deux techniques. Il entame simultanément une carrière d’enseignant qui le mène de l’Académie d’Anvers (1953) aux universités du nouveau monde (Vancouver, 1961 ; Iowa, 1968 ; Géorgie, 1984). Ses participations aux grands événements artistiques mondiaux et le prix qu’il y remporte témoignent eux aussi d’une reconnaissance internationale (Prix de Rome, Biennale de Sao Paulo, Biennale de Venise, Médaille d’or à Faenza …).

Ses oeuvres monumentales sont nombreuses, tant en Belgique qu’aux Etats-Unis ou dans d’autres partie du monde. Chez nous, on pense au Jardin Eolien du parc scientifique de Louvain-la-Neuve ou aux Artifices d’acier pour l’agence “de Ligne” du Crédit Communal à Bruxelles.