« Les murs ont des oreilles, dit-on ; ici, ils ont un nez et une bouche. Prisonniers de la pierre, ces visages semblent exprimer la recherche désespérée d’une échappatoire pour pousser un ultime cri. Ont-ils quelque terrible secret à divulguer avant leur disparition dans la gangue qui les enveloppera bientôt ? Dans leur fragilité, leur gratuité, leur susceptibilité au temps, à la dégradation ou au vol, ces pièces sont les témoins éphémères d’un “ici et maintenant” citadin. Elles constituent aussi une tentative d’interrogation sur le statut de l’œuvre d’art ainsi que sur les fondements de sa valeur et de son utilité. Etranger à toute notion de “marché”, mon geste artistique s’approche d’une affirmation de la primauté du rapport direct et intime entre l’œuvre et le regardeur ; je souhaite que ce dernier, mu par la curiosité et sa disposition émotionnelle, se sente invité à un engagement physique. Des transformations résulteront des rencontres avec le public. Presse n’en n’illustre que mieux le fait qu’elle n’existe, qu’elle ne “vaut” que dans et par cette interaction. »
L’oeuvre originale était constituée de 50 pièces en céramique réparties autour du croisement des rues Sœurs-de-Hasque, Saint-Paul et Bonne Fortune, à Liège dans le cadre de la triennale Art Public à Liège en 2020. La production des pièces a bénéficié du soutien de Co-legia.
Trois pièces ont été acquises par le Musée en plein air du Sart Tilman et placées sur les murs de l’ancien restaurant universitaire, dessiné par André Jacqmain en 1968, et qui abrite aujourd’hui la Maison des Etudiants.