Bois peint
h. 245, L. 95 cm / h. 245, L. 245 cm / h. 245, L. 240 cm (sas d’entrée)
1982 (sas d’entrée)
1989 (tympan du porche)
Qu’elles soient de bois peint ou de céramique, les figures de Caille retiennent généralement l’oeil par la vitalité de leurs couleurs. La surprise n’est donc pas mince de voir l’artiste opter, sur les portes de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, pour le blanc et deux couleurs pâles : bleu et rose, dans une composition jouant assez sobrement sur des profils humains schématiques de tailles et de positions variées. Dans le tympan du porche, une figure de cavalier domine la composition. Cette image apparaît chez le sculpteur dès ses premières céramiques de la fin des années ’30; mixte d’homme et de cheval, elle illustre l’un des principes directeurs de l’oeuvre de Caille, ménagerie bigarrée d’êtres composites évoquant le monde ludique de l’enfance autant que certains assemblages de Picasso.
Placer ainsi un être hybride au fronton d’une faculté où l’on s’attache à étudier l’esprit humain ne manque ni d’à propos ni d’ironie. Chevalier cocasse, triomphal, il nous adresse un geste rond et engageant.
Dans la même veine ironique, les couleurs rose et bleu pâle renvoient aux stéréotypes les plus enracinés de la petite enfance, qui contrastent avec l’approche scientifique prônée à l’université.
Sur les portes, les figures humaines schématisées évoquent des profils de pions d’échecs : par quel joueur caché attendent-ils d’être agis ? Leur composition se déploie en une métaphore sur le thème de la grille : celle qui ferme les portes de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education ferait alors image pour l’un de ces outils par lesquels la psychologie entend cerner l’être humain …
Yves Randaxhe