Né en 1982 à Liège.
Vit et travaille à Bruxelles.
Xavier Mary s’est formé à l’École de Recherche Graphique (ERG) à Bruxelles. Depuis 2005, il a participé à de nombreuses expositions personnelles et de groupe en Belgique et à l’étranger. Citons, parmi les plus récentes, ses expositions solo Dance Floor of Emergency à la Neuer Aachener Kunstverein (NAK) d’Aix-la-Chapelle (DE, 2018), MX Temple au BPS22 de Charleroi (BE, 2019) ou encore Deepwater Horizon à la 1708 Gallery de Richmond (USA, 2019). Il est aussi à l’origine de Diesel Project Space à Liège.
L’œuvre de Xavier Mary est présente dans la collection du Musée du Sart Tilman depuis plusieurs années. En 2018, la sculpture Harry est installée aux abords des Centres Sportifs : constitué du bloc avant d’un tracteur agricole, Harry est le pendant de Henry. En 2019, Mary confie au musée par une mise en dépôt Λαβύρινθος (2014), une sculpture-relief monumentale, qui évoque tout à la fois un symbole religieux millénaire ou un logo de marque automobile imaginaire. Enfin, en 2022, la donation à l’Université de Liège de la collection de l’Association Art Promotion voit le tableau Digital monolithe blanc (acrylique sur panneau, 2009) rejoindre la collection du Musée.
Les trois œuvres déclinent la cohérence poétique implacable de Xavier Mary : son répertoire est celui des show-rooms des vendeurs d’automobiles, de motos, de camions et de leurs accessoires et options (de préférence « full »), de leur symbolique qui marque l’inconscient consumériste de l’Occident industriel depuis une centaine d’années, des grands messes que sont les salons de l’automobile comme Paris ou Genève (en Europe), du génie qu’ont eu ces firmes pour imposer leur marque (il n’y a que les structures faibles et peu sûres d’elles-mêmes qui changent de logo tous les 5 ans : Volkswagen, Ford, Citroën, BMW, Porsche, Maserati et tant d’autres jouent sur d’infimes variations du même motif depuis l’origine : ces emblèmes sont comme les écus des chevaliers, il y aurait du déshonneur à les trahir) ; il y a aussi chez Mary une esthétique des grandes halles de vente en gros : magasin de bricolage, grossistes en pièces détachées et en matériaux de construction… tous ces immenses dépôts commerciaux qui habitent les périphéries des villes depuis une cinquantaine d’année – NB Xavier Mary semble s’intéresser un peu moins aux jardineries, marchands de fripes en bac, etc ; et enfin une fascination certaine pour ce que le commun des mortels évacue, au propre comme au figuré : les déchets, la puissante et indicible sidération qui peut étreindre lorsque l’on contemple un cimetière de voiture, un site de concassage de métaux, les cimetières d’avions plus nombreux que les hypothétiques cimetières d’éléphants, …
De cet étrange et très cohérent répertoire imaginaire, Xavier Mary extrait des objets singuliers dont les très fortes connotations se suffisent à elles-mêmes, la tentation esthétisante frôlée en permanence ne débouche sur aucun constat, sinon celui de l’amoralité des objets.
Jean Housen
-> Art au Centre à Liège #15 : Xavier Mary, du 17 octobre au 31 décembre 2024
-> Exposition Aline Bouvy, Xavier Mary et Loup Sarion, du 21 octobre au 29 novembre 2019
-> “Harry rejoint le Musée en plein air” – RTC Liège – 18 octobre 2019
-> 2008 : Xavier Mary, sélectionné au Prix de la Jeune Sculpture